Il y a quelques jours nous célébrions Les droits de la femme, mesparentsdabord vous propose ici de retracer en chronologie les points forts de leur évolution.

En France les femmes obtiennent le droit de vote le 21 avril 1944, tardivement en comparaison avec la Grande-Bretagne et Allemagne en 1918, les États-Unis en 1920, et l’Espagne en 1931.

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Années 50-60 : les femmes investissent le marché du travail

L’après-guerre s’accompagne de profonds changements qui modifient la place des femmes dans les sociétés européennes. L’explosion du travail salarié et la tertiarisation de l’économie concernent en premier lieu les femmes.Dans le monde du travail, les femmes occupent souvent des postes de moindre responsabilité, et l’on observe le maintien d’une forte discrimination salariale. Le retour des difficultés économiques fait que les femmes sont les principales victimes du travail précaire et du travail à temps partiel.

Années 60-70 : le renouveau du féminisme

L’émergence du mouvement féministe à la fin des années soixante marque très nettement la naissance de nouvelles pratiques : en raison de la passivité des autorités politiques et sociales, les féministes mettent sur pied leurs propres organismes, pour assister les femmes battues ou pour promouvoir la contraception. Au bout du compte, ces nouvelles formes de mobilisations aboutissent à la levée des derniers obstacles juridiques, à l’égalité entre les sexes ainsi qu’à la légalisation de l’avortement.

Années 80-90 : Vers la parité en politique

A partir des années 80, c’est autour de la notion de parité et de genre que se concentre l’action des féministes françaises. Depuis, l’idée a progressé et trouve dans la loi de 2000 une première tentative d’institutionnalisation (Loi sur la parité hommes-femmes dans les fonctions électives).

Le débat sur la parité rencontre le débat actuel sur la notion de « genre ». Pour simplifier, on peut distinguer les « universalistes », qui considèrent que l’être humain est universel et qu’il ne faut pas différencier les femmes des hommes, opposés à l’instauration de « quotas » féminins ; et les « différentialistes », qui considèrent qu’il existe une spécificité féminine qui doit être prise en compte, favorables à la loi sur la parité.

Les féministes d’hier

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Olympe de Gouges – Marie Gouze, de son vrai nom, est considérée comme l’une des pionnières du féminismes français mais se voulait avant tout humaniste. Longtemps méconnue, on lui doit pourtant la première déclaration des droits de la femme suite à la Révolution et déjà à l’époque, cette dramaturge demandait le droit de vote et refusait que ses paires soient cantonnées à des rôles de femmes au foyer.

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Lydia Becker – L’une des grandes figures du mouvement des Suffragettes outre-Manche. Scientifique de formation, elle s’opposa à la croyance voulant qu’il existe une différence d’intelligence d’ordre biologique entre les hommes et les femmes en militant pour un système éducatif mixte. A la fin des années 1860, elle rejoignit le mouvement pour le droit de vote de femmes et créa notamment le Manchester Women’s Suffrage Committee ainsi qu’un journal distribué nationalement et couvrant son combat et celui de milliers d’Anglaises.

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Marie Brizard – C’est son audace qui fera entrer Marie Brizard dans l’Histoire. Cette infirmière bordelaise aurait, selon la légende, découvert par hasard la recette d’un élixir capable de guérir tous les maux. C’est un esclave, qu’elle a soigné, qui lui aurait confié le secret pour la remercier. Nous sommes en 1755, et à une époque où les femmes sont totalement exclues des affaires, Marie Brizard va décider de créer sa propre entreprise de liqueurs ! En s’entourant d’un cercle féminin, et de sa famille, elle fonde une industrie de spiritueux qui prospère et traverse les âges. Pour beaucoup d’historiens, elle est la première femme chef d’entreprise.

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Hubertine Auclert – Féministe convaincue, farouchement déterminée à faire changer les codes de Napoléon après sa chute, elle fut l’une des rares à prendre le taureau par les cornes en évoquant le droit de vote des femmes et pas seulement des lois pour l’égalité. Elle crée ainsi la société Le Suffrage des Femmes et présente ses idées au cours de grands congrès mais fait face à une audience peu réceptive. Loin de s’arrêter sur des échecs, elle ira jusqu’à faire la grève des impôts (estimant que les femmes, fautes de représentation légales, ne devraient pas être imposables) et, en 1908, à briser une urne à Paris lors des élections municipales. Elle se présentera symboliquement aux législatives deux ans plus tard.

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Lv Bicheng – Très en avance sur son temps, cette fille de fonctionnaire de la Dynasty Qing amoureuse de la prose devient la première femme à occuper le poste de rédactrice en chef d’un journal en 1904, le Dagongbao, dans lequel elle publie sa poésie. En plus d’adopter la mode occidentale, elle refusa de se marier et dévoua sa jeunesse à défendre l’émancipation des femmes, se battant pour leur éducation et le droit de vote. Soutenue par un gouverneur elle ouvre une école réservée aux femmes et devient, à seulement 23 ans, la première et la plus jeune principale d’un établissement scolaire dans sa province.

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Simone Veil – Impossible de parler d’avancée des droits des femmes sans évoquer celle grâce à qui les Françaises ont enfin repris le contrôle sur leur corps en rendant légal l’avortement en 1975, et ce malgré une opposition parfois violente. 4 ans plus tard, elle devient la première femme présidente du Parlement européen. Féministe et humaniste, elle se consacre à la mémoire de la Shoah, dont elle est rescapée, et à la défense de la cause des femmes, partout à travers le monde.

Sources :

aufeminin.com – wikipédia